samedi 18 octobre 2008

l'autre jour...

L'autre jour, je suis tombée sur cette phrase: "the purity of the moment is made from the absence of time", c'est Cheikh Hamidou Kane qui a écrit ça, ça m'a bien plu …


L'autre jour, à Tel-Aviv, je suis montée à bord d'un bus pour me joindre à un groupe composé d'une cent-cinquantaines (je dis ce chiffre à moitié au pif, je n'ai jamais su compter les foules, disons plus de 100 et moins de 250) de personnes venues par le biais de différentes associations de gauche pour participer à la cueillette des olives dans les champs du village palestinien de Na'alin...

Des groupes d'israéliens vont chaque année participer à la cueillette des olives de familles palestiniennes, car ce qui se passe, c'est que le mur de séparation qui est construit ou en train de l'être entre Israël et la Palestine traverse des champs appartenant à des palestiniens, et ceux-ci doivent obtenir des permis de l'armée pour se rendre dans leurs oliveraies... ces permis étant accordés en quantité (très) limitée, des familles se retrouvent dans des situations où elles ne peuvent pas récolter leurs olives...


Donc l'idée, c'est d'aller donner un coup de main et de manifester de la solidarité et de l'empathie, pour certains c'est aussi l'occasion de manifester avec des slogans et des pancartes, pour d'autres c'est avant tout une occasion de créer des contacts entre des israéliens et des palestiniens qui ne se rencontreraient pas autrement...

La famille chez qui et avec qui on a fait la cueillette nous a servi un repas délicieux sous un bel olivier et puis à la fin du repas, un café qui était peut-être bien le meilleur café que j'ai jamais bu de toute ma vie... C'était une belle journée..

Des initiatives comme celle-ci il y en a finalement beaucoup par ici, et je me suis fait la réflexion que les médias n'en parlaient jamais, ni ici, ni en France par exemple, c'est comme si une majorité s'était mise d'accord sur l'idée que les seuls événements qui méritaient d'être aux infos, c'étaient les incidents et les explosions de violence... les bonnes nouvelles et les initiatives positives, ça ne semble pas intéresser grand monde ou en tout cas, pas les journalistes.
Je ne suis pas sûre de comprendre bien les raisons de tout ça mais c'est bien dommage... car quand on y réfléchit un peu, si on entend que quelqu'un est mort, on peut bien être désolé mais on ne peut pas y faire grand chose, et par contre si quelqu'un entend que des gens vont cueillir des olives, planter des arbres ou construire des maisons, ça peut inspirer, encourager, donner envie de faire des trucs utiles et chouettes...


Voilà, et puis sinon, un autre jour, j’ai vu des centaines de pélicans (ou peut-être des milliers, je n'ai jamais su compter les nuées d'oiseaux) en plein vol migratoire, à seulement quelques dizaines de mètres au-dessus de ma tête, c'était dans le nord du pays, tout près de Rosh-Pina et c'était magique, on avait l'impression d'être dans un aquarium géant et les pélicans avaient l'air de bien s'amuser...
Dans la série magique, je suis partie avec Dalia, Noga, Tamara et Aluma (oui c'est vrai, ces derniers temps, j'ai une certaine tendance à m'entourer de filles dont les noms riment en -a!) faire une balade botanico-ornithologique autour des viviers d'Atlit puis dans les pinèdes du Carmel avec Eliyahu, l'incroyable grand-père d'Aluma...

Eliyahu a 82 ans, il est guide de randonnée - officiellement a la retraite mais en fait sur les chemins une grande partie du temps, flûtiste - artisan et musicien, chorégraphe de danses folkloriques, c'est un homme qui aime beaucoup la vie et qui passe son temps a chanter, danser et raconter des histoires... Cette journée passée avec lui était comme un cadeau merveilleux, on avait l'impression d'être dans un conte, on a chanté, Eliyahu nous a appris sa dernière chorégraphie, on a croisé des vols de flamants roses et toutes sortes de fleurs et d'arbustes aux noms poétiques...
Ce samedi restera comme dirait la maîtresse du petit Nicolas "un souvenir qu'on va chérir"...

Ce samedi-là, alors qu'on était plus ou moins planqués derrière des buissons pour observer un vol de flamants roses, on a découvert (ou inventé?) la technique de la photo a travers lentille de jumelle... j’adore !


Un chef de village toucouleur a dit : "There is no such thing as an old man, for we are always young compared to the earth", c'est beau, non ?

(oui comme vous l'aurez compris, mon nouveau livre de chevet est un recueil de sagesses africaines, et il est en anglais)

jeudi 16 octobre 2008

beautiful song



La beauté devant moi fasse que je marche

La beauté derrière moi fasse que je marche

La beauté au-dessus de moi fasse que je marche

La beauté au-dessous de moi fasse que je marche

La beauté tout autour de moi fasse que je marche

(strophe du Kledze Hatal, chant shaman navajo)