mercredi 26 décembre 2007

Miam-Miam

Bonjour lecteurs cheris,
(A propos de "cheri", il y a quelques jours, l'une de mes eleves au cours de francais m'a bien fait rigoler: on cherchait des noms de fruits et quelqu'un demande (en anglais car c'est un cours pour debutants) "how do you say 'cherry'?", la fille lui repond "on dit 'cheri'", je lui dis "non, non, c'est pas 'cheri', c'est 'cerise'", et elle etait toute decue car toute sa vie, elle avait cru que les francais qui se disaient "mon cheri" s'appelaient "ma petite cerise" ou quelque chose comme ca...!)

Voici une recette delicieuse et tres tres facile a realiser:

Gonzalo's special sweet

Temps de preparation: environ 4-5 minutes, en gros, le temps d'une chanson

Ingredients (a multiplier proportionnellement au nombre de convives et a leur voracite)


- 4 petites bananes ou 2 grandes bananes assez mures

- 1 grenade


Preparation: Ecraser les bananes, ajouter les graines de la grenade, melanger, mettez au frais quelques instants ... Bon appetit, c'est pret et c'est vraiment delicieux!

(Et oui, ca a l'air tout simple comme ca mais il fallait y penser...)

Dans la serie miam, a Auroville, on mange tres bien, pleins de produits bios delicieux, des fruits, des legumes, des confitures et des gateaux incroyables, on trouve meme des truffes au chocolat qui sont peut etre les meilleures du monde (et il se trouve que le gerant de la boutique de truffes est mon eleve au cours de francais... hehe ! Et c'est marrant parce qu'une annee, au Picoulet, a Paris, j'avais dans ma classe un patissier de "la Bague de Kenza", la meilleure patisserie orientale de Belleville...)

# Une photo du pique-nique de Noel sur le toit de la nouvelle maison...

(Il y avait entre autres des chapatis faits maison, du houmous maison et une salade incroyable de betteraves/carottes/citron/ail/sesame/raisins secs et d'une graine appellee "mung bean" qui est la folie des bios par ici, du pain au sesame de la "Bakery" - la boulangerie d'Auroville - et d'autres bonnes choses...)
(Les pieds gracieux, ce sont ceux de Myriam, une neo-zelando-anglaise qui a un tres joli accent de Cambridge, non loin de la il y a avait aussi Susie, une des autres collocs, qui elle a un accent de Liverpool incroyable, et grace a qui j'apprends des super expressions comme "that's boss" ou "bits and bobs" ou encore "thing-a-ma-jig"... Et il y avait aussi les autres habitants de la maison, Stephane, Carlos et Sara que je vous presenterai a l'occasion...)



# Le mudakarran dosai de Pichandikulam

Mercredi dernier, je suis allee a Pichandikulam une ferme d Auroville specialisee dans les plantes medicinales qui organisait un atelier 'mudakarran dosai', les dosai sont des crepes typiques de l'Inde du Sud faites a partir de farine de riz ou de pois-chiches legerement fermentee, la variante avec mudakarran consiste a ajouter a la pate a dosai des feuilles broyees de mudakarran, une plante locale et pleine de proprietes benefiques ... On a aussi appris a preparer le coconut chutney qui sert d'accompagnement et que vous pouvez observer sur la photo.



Bon appetit les amis, je sais que les grenades mures ne se trouvent pas a tous les coins de rue en France mais gardez l oeil et quand l occasion se presentera testez la recette de Gonzalo, ca a le gout du paradis!

Periyarmudaliarchavadi


Vanakam les amis,

Ca, c'est la vue qu'on a en ouvrant la porte d'entree de la petite maison au fond de la cour derriere le temple bleu dans la rue qui mene a la mer ou nous avons passe les 3 dernieres semaines : une jolie vache rousse (il y a aussi sa soeur mais elle n'est pas sur la photo) assortie a la terre battue, qui se fait souvent harceler par un corbeau... Au fond, l'etable au toit en branches de palmiers (comme beaucoup de constructions dans la region), et hors-photo, a droite la maison de Lakshmi et Shivaraj les proprios, et a gauche celle de Narayanan, le frere de Shivaraj, qui n'est autre que le proprietaire du Pizza roof ou nous allons parfois manger des pizzas, et sa petite famille...

Mais d'abord, un petit resume des episodes precedents: donc apres avoir quitte Kathmandu et la menace de devoir porter a nouveau une veste polaire, j'ai atterri dans la chaleur moite de Chennai ou j'ai passe une soiree bien agreable sur le balcon (vue sur la mer en se penchant tres fort) de Rowen (une americaine de Seattle qui passe un an a Chennai pour faire une recherche sur le developpement urbain) et de sa fille Avery, 7 ans (qui, au petit-dejeuner, chante des chansons de Bollywood en mangeant son bol de corn-flakes). Le lendemain, j'ai pris le bus qui longe la East Coast Road en direction de Pondicherry, et je suis descendue a l'arret "Periyarmudaliarchavadi" (6 kilometres avant Pondicherry) ou Dalia m'avait donne rendez-vous.

Pourquoi ce mysterieux rendez-vous a Periyarmudaliarchavadi me demandez-vous? Periyarmudaliarchavadi, c'est le joli nom d'un petit village de pecheurs qui se trouve a quelques kilometres d'Auroville (dont je vous parlerai au prochain post - et a propos, je n'aime pas trop le mot "post" et je suis a la recherche d'une alternative, si vous en avez une, merci de me transmettre - Edouard avait suggere "intervention bloguesque", mais bon... quand meme!) que nous voulions explorer.

Et c'est a Periyarmudaliarchavadi qu'habite Sebastien que nous avions contacte par Couchsurfing interpose. Au depart, l'idee etait de venir passer 2-3 jours chez lui ... et puis les 2-3 jours se sont lentement mais surement transformes en 3 semaines ! On a du battre le record du couchsurfing le plus long, enfin c'etait une super rencontre et trois semaines formidables...

(Sebastien est rentre en France pour quelques mois et a sous-loue sa maison, et Dalia et moi sommes parties nous installer deux rues plus loin, dans une autre jolie maison partagee avec trois anglaises (dont une avec un accent de Liverpool tres rejouissant), un francais et un espagnol, tous les cinq passent aussi quelques semaines ici pour visiter et/ou travailler a Auroville... Pour louer cette maison de 5 chambres - dont 2 qui sont en fait des petites huttes en palmier construites sur le toit (je dors dans l'une d'elle!) - qui possede aussi un grand toit sur lequel nous avons pris la resolution de faire du yoga tous les matins, nous payons chacun 1000 roupies de loyer, soit environ 20 euros par mois .... c'est assez fou quand meme!

# Voici la rue principale de Periyarmudaliarchavadi... Au bout de la rue c'est la grande route qui mene a droite a Chennai et a gauche a Pondy, et dans l'autre direction... c'est la mer!



# Voici les enfants de Lakshmi et Shivaraj, le petit s'appelle Govinda alias "Go" et le grand, j'ai oublie son nom...


# Et voici l'ami Sebastien en train de lire son journal et de manger son muesli, attable a la buvette de Repos beach, la plage d'Auroville (donc juste au bout de la rue).
S'il a l'air si preoccupe c'est qu'il est en train de lire l'horrible fait divers du jour dans "The Hindu": l'histoire d'un touriste indien qui etait alle au zoo, s'etait approche un peu trop pres de la cage du tigre pour prendre une jolie photo et s'etait fait devore le bras avant de mourir, peu de temps apres, de ses blessures. (A la fin de l'article, le journal precisait que la redaction s'etait reunie specialement pour savoir s'il etait bon de publier une photo de l'evenement - car il se trouve qu'un journaliste de "The Hindu" passait justement par la au moment de l'attaque funeste et avait tout photographie, meme les details les plus trashs - apres discussion, il avait ete decide pour informer sans toutefois "traumatiser les lecteurs"(sic), de publier une photo... mais en noir et blanc!)

Bon, si je vous precise tout ca c'est parce que Sebastien est l'un des etres les plus souriants que j'ai jamais rencontre donc j'ajoute une photo ou il est dans son etat naturel...


Voici quelques photos des commerces de Periyar...

# Le stand ou nous allons nous fournir en bananes et papayes, les bananes indiennes sont delicieuses, je crois que je n'ai jamais mange autant de bananes de toute ma vie...


# Le vendeur de chai en pleine action...

(bon j'avoue je mens, lui c'est pas le vendeur de chai de Periyarmudaliarchavadi mais celui de la gare routiere de Tiruvanamalai, mais j'ai pas de photo du bon et puis celui-la etait plus photogenique...)



# L'epicier (tous les petits sachets suspendus au plafond de la boutique contiennent soit du tabac a chiquer soit de la noix de betel)...


# Des femmes et filles du village, plus un petit garcon, un matin, sur la plage d'Auroville...




Sur cette vue plus large de la cour de la maison, vous pouvez, d'une part admirer la deuxieme vache rousse et la moto de Shivaraj, mais aussi et surtout un magnifique kollam realise par Lakshmi...



Les kollams, ce sont ces dessins ephemeres faits a la poudre blanche ou avec plusieurs poudres de couleurs, sur les pas des maisons. Ils ne sont pas la que pour faire joli, il sont aussi la pour proteger la maison et la maisonnee. Ce sont les femmes qui dessinent les kollams, chaque matin, au lever du soleil ou plutot juste avant (ce qui veut dire, en ce moment, autour de 6 heures du matin). Elles ont parfois des livres de kollams, soit achetes, soit personnels, avec des modeles de dessins, comme on a des fiches tricot ou des fiches cuisine.

On voit des kollams dans d'autres regions d'Inde, mais au Tamil Nadu, cette tradition est tres forte et chaque maison a son kollam, parfois ce sont de petits kollams, parfois pour certaines grandes occasions, ils sont tres sophistiques et peuvent prendre entre une demi-heure ou une heure pour etre realises.

# Quelques kollams de Periyarmudaliachavadi...




Voici quelques infos supplementaires et peut-etre (encore) plus fiables que ce que je viens de vous raconter, que je viens de trouver sur internet (pagesperso-orange.fr/lacim/kollam.htm)

"A l'origine, dans les villages aux chemins terreux, les femmes protégeaient leurs maisons de la poussière en enduisant le seuil de l'entrée d'un mélange d'eau, de terre et de bouse de vache, sur lequel elles traçaient un dessin à l'aide de poudre de riz. Celui-ci, attirant l'œil, permettait sans doute de protéger le travail accompli, pendant la durée du séchage.
Ce rituel matinal est devenu tout un art dont les formes sont chargées de significations historiques, mythologiques et religieuses. Autrefois réalisé avec de la farine de riz, le kollam servait de nourriture aux fourmis ou autres insectes, dans un esprit de partage (et peut-être pour les empêcher de pénétrer dans la maison). Aujourd'hui, il est exécuté avec des poudres minérales ou synthétiques (chaux blanche ou parfois colorée) mais la tradition hindoue demeure (la poudre de riz est parfois encore utilisée lors des grandes occasions comme les mariages).
Chaque matin, même dans les maisons les plus modestes, les jeunes filles ou les femmes, après avoir fait leur toilette, tracent des motifs géométriques ou figuratifs (fleurs, animaux, plantes,…) en faisant glisser la poudre entre le pouce et l'index sur le sol fraîchement lavé. Dans les villes où sont vendus des catalogues de motifs, ceux-ci perdent de leur fraîcheur et de leur force symbolique.
Le kollam relève du spirituel et il est dangereux d'enfreindre certaines règles : signe béni, il peut aussi être un geste de malédiction. Ces dessins sont tracés principalement pour assurer la protection et la prospérité de la maison et gardent un caractère éphémère. Eviter de marcher dessus pour le protéger serait une erreur car c'est le premier cadeau fait à l'invité, aussi fugace que le collier de fleurs ou la pâte de santal. On en trouve aussi à l'intérieur des maisons, notamment lors de fêtes ou mariages (ou devant l'autel familial). Les dessins sont alors plus grands, plus beaux, plus colorés, soumis à des règles de protection rituelle et tracés à l'heure faste. En période de deuil, les kollams ne sont pas exécutés. "