mercredi 26 décembre 2007

Periyarmudaliarchavadi


Vanakam les amis,

Ca, c'est la vue qu'on a en ouvrant la porte d'entree de la petite maison au fond de la cour derriere le temple bleu dans la rue qui mene a la mer ou nous avons passe les 3 dernieres semaines : une jolie vache rousse (il y a aussi sa soeur mais elle n'est pas sur la photo) assortie a la terre battue, qui se fait souvent harceler par un corbeau... Au fond, l'etable au toit en branches de palmiers (comme beaucoup de constructions dans la region), et hors-photo, a droite la maison de Lakshmi et Shivaraj les proprios, et a gauche celle de Narayanan, le frere de Shivaraj, qui n'est autre que le proprietaire du Pizza roof ou nous allons parfois manger des pizzas, et sa petite famille...

Mais d'abord, un petit resume des episodes precedents: donc apres avoir quitte Kathmandu et la menace de devoir porter a nouveau une veste polaire, j'ai atterri dans la chaleur moite de Chennai ou j'ai passe une soiree bien agreable sur le balcon (vue sur la mer en se penchant tres fort) de Rowen (une americaine de Seattle qui passe un an a Chennai pour faire une recherche sur le developpement urbain) et de sa fille Avery, 7 ans (qui, au petit-dejeuner, chante des chansons de Bollywood en mangeant son bol de corn-flakes). Le lendemain, j'ai pris le bus qui longe la East Coast Road en direction de Pondicherry, et je suis descendue a l'arret "Periyarmudaliarchavadi" (6 kilometres avant Pondicherry) ou Dalia m'avait donne rendez-vous.

Pourquoi ce mysterieux rendez-vous a Periyarmudaliarchavadi me demandez-vous? Periyarmudaliarchavadi, c'est le joli nom d'un petit village de pecheurs qui se trouve a quelques kilometres d'Auroville (dont je vous parlerai au prochain post - et a propos, je n'aime pas trop le mot "post" et je suis a la recherche d'une alternative, si vous en avez une, merci de me transmettre - Edouard avait suggere "intervention bloguesque", mais bon... quand meme!) que nous voulions explorer.

Et c'est a Periyarmudaliarchavadi qu'habite Sebastien que nous avions contacte par Couchsurfing interpose. Au depart, l'idee etait de venir passer 2-3 jours chez lui ... et puis les 2-3 jours se sont lentement mais surement transformes en 3 semaines ! On a du battre le record du couchsurfing le plus long, enfin c'etait une super rencontre et trois semaines formidables...

(Sebastien est rentre en France pour quelques mois et a sous-loue sa maison, et Dalia et moi sommes parties nous installer deux rues plus loin, dans une autre jolie maison partagee avec trois anglaises (dont une avec un accent de Liverpool tres rejouissant), un francais et un espagnol, tous les cinq passent aussi quelques semaines ici pour visiter et/ou travailler a Auroville... Pour louer cette maison de 5 chambres - dont 2 qui sont en fait des petites huttes en palmier construites sur le toit (je dors dans l'une d'elle!) - qui possede aussi un grand toit sur lequel nous avons pris la resolution de faire du yoga tous les matins, nous payons chacun 1000 roupies de loyer, soit environ 20 euros par mois .... c'est assez fou quand meme!

# Voici la rue principale de Periyarmudaliarchavadi... Au bout de la rue c'est la grande route qui mene a droite a Chennai et a gauche a Pondy, et dans l'autre direction... c'est la mer!



# Voici les enfants de Lakshmi et Shivaraj, le petit s'appelle Govinda alias "Go" et le grand, j'ai oublie son nom...


# Et voici l'ami Sebastien en train de lire son journal et de manger son muesli, attable a la buvette de Repos beach, la plage d'Auroville (donc juste au bout de la rue).
S'il a l'air si preoccupe c'est qu'il est en train de lire l'horrible fait divers du jour dans "The Hindu": l'histoire d'un touriste indien qui etait alle au zoo, s'etait approche un peu trop pres de la cage du tigre pour prendre une jolie photo et s'etait fait devore le bras avant de mourir, peu de temps apres, de ses blessures. (A la fin de l'article, le journal precisait que la redaction s'etait reunie specialement pour savoir s'il etait bon de publier une photo de l'evenement - car il se trouve qu'un journaliste de "The Hindu" passait justement par la au moment de l'attaque funeste et avait tout photographie, meme les details les plus trashs - apres discussion, il avait ete decide pour informer sans toutefois "traumatiser les lecteurs"(sic), de publier une photo... mais en noir et blanc!)

Bon, si je vous precise tout ca c'est parce que Sebastien est l'un des etres les plus souriants que j'ai jamais rencontre donc j'ajoute une photo ou il est dans son etat naturel...


Voici quelques photos des commerces de Periyar...

# Le stand ou nous allons nous fournir en bananes et papayes, les bananes indiennes sont delicieuses, je crois que je n'ai jamais mange autant de bananes de toute ma vie...


# Le vendeur de chai en pleine action...

(bon j'avoue je mens, lui c'est pas le vendeur de chai de Periyarmudaliarchavadi mais celui de la gare routiere de Tiruvanamalai, mais j'ai pas de photo du bon et puis celui-la etait plus photogenique...)



# L'epicier (tous les petits sachets suspendus au plafond de la boutique contiennent soit du tabac a chiquer soit de la noix de betel)...


# Des femmes et filles du village, plus un petit garcon, un matin, sur la plage d'Auroville...




Sur cette vue plus large de la cour de la maison, vous pouvez, d'une part admirer la deuxieme vache rousse et la moto de Shivaraj, mais aussi et surtout un magnifique kollam realise par Lakshmi...



Les kollams, ce sont ces dessins ephemeres faits a la poudre blanche ou avec plusieurs poudres de couleurs, sur les pas des maisons. Ils ne sont pas la que pour faire joli, il sont aussi la pour proteger la maison et la maisonnee. Ce sont les femmes qui dessinent les kollams, chaque matin, au lever du soleil ou plutot juste avant (ce qui veut dire, en ce moment, autour de 6 heures du matin). Elles ont parfois des livres de kollams, soit achetes, soit personnels, avec des modeles de dessins, comme on a des fiches tricot ou des fiches cuisine.

On voit des kollams dans d'autres regions d'Inde, mais au Tamil Nadu, cette tradition est tres forte et chaque maison a son kollam, parfois ce sont de petits kollams, parfois pour certaines grandes occasions, ils sont tres sophistiques et peuvent prendre entre une demi-heure ou une heure pour etre realises.

# Quelques kollams de Periyarmudaliachavadi...




Voici quelques infos supplementaires et peut-etre (encore) plus fiables que ce que je viens de vous raconter, que je viens de trouver sur internet (pagesperso-orange.fr/lacim/kollam.htm)

"A l'origine, dans les villages aux chemins terreux, les femmes protégeaient leurs maisons de la poussière en enduisant le seuil de l'entrée d'un mélange d'eau, de terre et de bouse de vache, sur lequel elles traçaient un dessin à l'aide de poudre de riz. Celui-ci, attirant l'œil, permettait sans doute de protéger le travail accompli, pendant la durée du séchage.
Ce rituel matinal est devenu tout un art dont les formes sont chargées de significations historiques, mythologiques et religieuses. Autrefois réalisé avec de la farine de riz, le kollam servait de nourriture aux fourmis ou autres insectes, dans un esprit de partage (et peut-être pour les empêcher de pénétrer dans la maison). Aujourd'hui, il est exécuté avec des poudres minérales ou synthétiques (chaux blanche ou parfois colorée) mais la tradition hindoue demeure (la poudre de riz est parfois encore utilisée lors des grandes occasions comme les mariages).
Chaque matin, même dans les maisons les plus modestes, les jeunes filles ou les femmes, après avoir fait leur toilette, tracent des motifs géométriques ou figuratifs (fleurs, animaux, plantes,…) en faisant glisser la poudre entre le pouce et l'index sur le sol fraîchement lavé. Dans les villes où sont vendus des catalogues de motifs, ceux-ci perdent de leur fraîcheur et de leur force symbolique.
Le kollam relève du spirituel et il est dangereux d'enfreindre certaines règles : signe béni, il peut aussi être un geste de malédiction. Ces dessins sont tracés principalement pour assurer la protection et la prospérité de la maison et gardent un caractère éphémère. Eviter de marcher dessus pour le protéger serait une erreur car c'est le premier cadeau fait à l'invité, aussi fugace que le collier de fleurs ou la pâte de santal. On en trouve aussi à l'intérieur des maisons, notamment lors de fêtes ou mariages (ou devant l'autel familial). Les dessins sont alors plus grands, plus beaux, plus colorés, soumis à des règles de protection rituelle et tracés à l'heure faste. En période de deuil, les kollams ne sont pas exécutés. "

2 commentaires:

Anonyme a dit…

salut ma Yaya, ça fait plaisir de découvrir toutes ces couleurs et bouts d'histoire...Ca y est, tu es à Auroville, raconte nous tout tout tout, Shri orobindo et la mécène dont je ne me souviens plus le nom, l'utopie communautaire...si tu restes longtemps, je te rejoins...
joyeux noel et plein de bises, Béate

Anonyme a dit…

Ben dis donc c'est vraiment bien ce que tu fais petit chamoiso (tiens encore une autre orthographe). Je voulais t'envoyer des photos et une carte mais mon carnet d'adresses a disparu alors si tu peux me renvoyer ton adresse sur mon mail (enigme facile= initial du prenom + nom de famille (sans point entre les deux) @hotmail.com ....c'est chouette.
Trop tard pour Noel mais encore temps pour la nouvelle annee : alors bonne annee 2008 et plein de belles choses. GG